Le coworking en zone rurale, l’avenir selon Work And Meet
Au-delà de leur plateforme qui met à disposition des points de chute aux freelances et travailleurs nomades, Jonas Benazzi et Romain Leprêtre se profilent aussi comme des pourvoyeurs de solutions aux entreprises et à leurs collaborateurs.
Au rythme des mesures sanitaires
Du haut de ses 23 ans, Jonas Benazzi fraîchement diplômé de sciences-po et entrepreneur, est un observateur de longue date des nouvelles formes de travail. Depuis près de trois ans, alors que Work And Meet décolle plus ou moins au rythme des mesures sanitaires, il décortique aussi, avec son associé Romain Leprêtre, le monde du freelancing et du travail nomade. Parce qu’en 2019, avant de lancer leur plateforme, ils étaient aussi concernés.
Leur analyse ? S’il leur apparaît clair que toutes les entreprises n’ont pas encore la maturité nécessaire pour laisser leurs employés travailler d’où ils le souhaitent, les espaces de coworking, les solutions de travail nomade font partie du paysage de demain, tant pour les salariés que les freelances.
The place to be
“Un de mes contacts dans le milieu m’assure que 75% des missions en freelance proviennent du corporate”, épingle-t-il. Ce qui veut dire que les freelances ont tout intérêt à se frotter aux coworking et aux business centers. Bon nombre le savent déjà. Mais les conditions d’accueil de ces espaces n’étaient pas forcément adaptées à leur mode de travail.
Nous avons besoin de lieux où nos utilisateurs freelances peuvent se poser pour travailler entre deux rendez-vous. Les coworkings, eux, ont besoin d’occupants pour leurs espaces de travail
Situation win-win
Le covid a changé la donne, poussant les coworking (vidés de leurs occupants) à se réinventer. “On les a vus nous approcher au sortir de la deuxième vague. Nous, on a besoin de lieux où nos utilisateurs freelances peuvent se poser pour travailler entre deux clients ou rendez-vous, une alternative confortable au café ou à la voiture. Eux, d’occupants pour leurs espaces de travail”. Et les freelances ont besoin de sortir de leur isolement pour leur santé mentale comme pour leur activité.
A l’heure et à la journée
La philosophie de Work and Meet est claire : une plateforme de style Airbnb avec des espaces disponibles une heure, une demi-journée ou une journée et un accès facile, de manière à ce que tout soit réglé dans le quart d’heure suivant la demande en ligne. « Les coworking se sont donc adaptés et tout le monde en profite”, témoigne Jonas Benazzi qui prospecte aujourd’hui les pays limitrophes pour étendre le réseau.
La demande augmente
Ce que les deux entrepreneurs remarquent depuis le début de la crise sanitaire, c’est que la demande de lieux de travail nomade augmente, en particulier en zone rurale. “Beaucoup le cachent, mais tout le monde a vu les limites du télétravail. Entre les distractions liées à l’intendance ménagère et les patrons old school qui doutent que leurs collaborateurs travaillent aussi bien loin des yeux… Beaucoup sont en demande de sièges ou de bureaux proches de chez eux”, assure le cofondateur de Work And Meet.
Les avantages du télétravail sans les inconvénients, tout en restant des ambassadeurs de leur entreprise aux quatre coins de la Wallonie et de Bruxelles
Coworking en zone rurale
Raison pour laquelle plusieurs coworking pour freelance et travailleurs nomades ont ouvert en zone rurale il y a quelques mois, avec leur petit succès. “Les employés qui n’ont plus envie de monter à Bruxelles tous les jours sont nombreux. Certains ont trouvé la solution dans des lieux pour travailleurs nomades, proches de chez eux, où ils ont les avantages du télétravail sans les inconvénients, tout en restant des ambassadeurs de leur entreprise aux quatre coins de la Wallonie et de Bruxelles”, observe celui qui visite régulièrement les endroits proposes sur sa plate-forme.
Raison de plus pour sonder le monde entrepreneurial et les secrétariats sociaux pour comprendre de quoi ils auront besoin et quels seront les souhaits de leurs collaborateurs, une fois la crise sanitaire passée… “Si Work And Meet n’est pas la réponse pour tous les travailleurs, notre position dans l’écosystème nous pousse naturellement à participer aux solutions pour le monde du travail de demain”, conclut Jonas Benazzi.